Platon, Phèdre 245c-246a et Lois 894c-896e, où il est question, dans les deux passages, de l’âme en tant que principe de mouvement mû éternellement. Alexandre ne tient donc pas compte de la synthèse proposée par Aristote dans le De motu animalium (1, 698a7-9), où le rôle du principe auto-moteur, loin d’être nié, est posé comme intermédiaire : selon cette synthèse, le principe du mouvement est auto-moteur, alors que le principe de l’auto-moteur est immobile. Pour une critique claire et éclairante, Pierre Taminiaux : Esthétiques radicales. Laks (dans Frede et Charles, Aristotle’s Metaphysics Lambda, p. 207-243), dont une version française révisée vient de paraître dans Id., Histoire, doxographie, vérité, Louvain-la-Neuve, Peeters, 2007, p. 83-131. II. aussi Quaestio I.25, 40.23-27. mon article : « Alexandre d’Aphrodise contre Galien : la naissance d’une légende », Philosophie antique [2002], p. 109-144, en particulier la section II.1 : « Galien contre Aristote ? Berti, « Unmoved Mover(s) as Efficient Cause(s) in Metaph. En principe, tout ouvrage d’Alexandre, en tant que commentaire d’Aristote, est susceptible d’être regardé comme un hypertexte ; mais ce sont avant tout les traités indépendants de l’Aphrodite, comme le De Anima et bien entendu le De principiis, qui appartiennent à cette catégorie, puisqu’ils sont conçus sur la base même des traités correspondants d’Aristote, et empruntent le même ordre d’exposition. Aristote Métaphysique Traduction (éd. Pour une synthèse du débat récent, par le même auteur, cf. Métaphysique lambda, Aristote, Vrin. D : L’inertie des significations et du langage On peut certes questionner ce sens de fondement absolu donné au projet ( … ), Dans le prolongement de notre précédent livre, Descartes à la lumière de l’évidence mentionné ici, nous continuons à interroger différents commentateurs de la pensée de Descartes, et plus particulièrement Jean-Luc ( … ), La modernité managériale du nazisme « [Les fonctionnaire du IIIe Reich] ont élaboré, paradoxalement, une conception du travail non autoritaire, où l’employé et l’ouvrier consentent à leur sort et approuvent leur ( … ), 20 et 21 mars 2020   Université de Paris – IHSS – Centre d’études du Vivant Amphi Buffon – 15 rue Hélène Brion – 75013 PARIS   Entrée libre et ( … ), Le mouvement transhumaniste a semble-t-il, malgré le déluge de critique qui s’abat sur lui un peu partout dans le monde et notamment en France dans le champ intellectuel, au moins ( … ), Le mathématicien et philosophe Olivier Rey publie chez Desclée de Brouwer, en cette fin d’année 2018, un essai sur le transhumanisme dont le titre donne le ton. 258 (qui date de la fin du ixe siècle) était la source de tous les manuscrits qu’ils connaissaient (cf. Sur l’argument « par symétrie » (appelé ainsi par Manuwald) et sur l’ensemble de Lambda 7, on pourra consulter l’utile commentaire d’A. XII 6th », p. 184. De principiis, « Texte A », p. 44.8-12 Genequand. 258 édité par Bruns. Par exemple, la théorie des principes de Métaphysique Lambda devient chez Alexandre une théologie philosophique (dont il serait d’ailleurs intéressant de suivre les avatars). En 2.28, je pense qu’il est possible de sauver la lecture des manuscrits, notamment du Ven. Dans le livre Λ de la Métaphysique, en accord avec sa thèse fondamentale de la primauté ontologique de l’individu sur l’universel, Aristote refuse d’attribuer le statut de substances immatérielles et de principes premiers de la réalité aux Formes platoniciennes et aux Nombres de la tradition académicienne. Gamma 1005a19 et suiv., 266.19-21. En fait, tous les textes d’Alexandre, qu’ils soient majeurs ou mineurs, sont de nature foncièrement interprétative, et cherchent par conséquent à expliquer la lettre ou la pensée d’Aristote. Par ailleurs, il convient de garder à l’esprit (comme le fait Sharples, cf. la note 1 ci-dessus, et, sur ce thème en général, S. Fazzo, « L’archeologia di una tradizione : il libro Lambda della Metafisica », dans E. De Bellis, éd., Aristotle and the Aristotelian Tradition, Soveria Mannelli, Rubbettino, 2008, p. 177-187. I. Bruns, « Praefatio », CAG, Suppl. De principiis, § 118 ; Genequand ad § 28, 118). … Les champs obligatoires sont indiqués avec *, La première partie de l’entretien est consultable à cette adresse. : Spinoza et les passions du social, Alain de Libera, Jean-Baptiste Brenet, Irène Rosier-Catach (dir.) - Aristote. Cinquièmement — et c’est là le point le plus important —, la recherche récente a mis en évidence à quel point l’interprétation traditionnelle de Métaphysique Lambda est redevable à Alexandre, notamment en ce qui concerne l’élucidation de la thèse du premier moteur (a) comme moteur des cieux ainsi que (b) comme objet de désir et objet d’amour (1072a26, b3), le second point n’ayant jamais été clarifié par Aristote. Métaphysique d'Aristote, traduite en français avec des notes perpétuelles par J. Barthélemy-Saint-Hilaire (1879) Paris : Germer-Baillière , 1879. … ), mais ne la suit pas de façon aussi directe et continue que ne le faisait la première partie. Ainsi, comparativement à ce que l’on observe pour les autres écrits d’Aristote, l’interprétation médiévale et moderne du livre Lambda de la Métaphysique pourrait paraître n’avoir été que peu influencée de manière directe par la tradition interprétative grecque : du Moyen Âge au xix e siècle, le commentateur par excellence de la Métaphysique — ou plus exactement de sa … Notons ici que les lignes 1071b20-22 de Lambda 6 posent deux problèmes, l’un concernant l’identité du sujet (si ce sont « les moteurs », au pluriel, ils ne sont pas mentionnés auparavant dans le texte), et l’autre concernant la construction du raisonnement (l’éternité n’implique pas forcément l’absence de matière, mais seulement de la matière corruptible ; si l’on admet qu’il est ici question de la seule matière corruptible, les substances dont parle le texte pourraient tout aussi bien être considérées comme les corps célestes en mouvement que les moteurs). Sharples, Alexander of Aphrodisias. Donini, Alessandro di Afrodisia. Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Buste d'Aristote (copie romaine d'un original grec en bronze de Lysippe). note 8) la version du texte transmise par Michel d’Éphèse, qui reproduit presque intégralement, avant d’entreprendre son propre commentaire, la Quaestio : à la p. 4.2 (κινηθήσεται δ᾿ ὑπ᾿αὐτοῦ τὸ θεῖον σῶμα τῷ νοεῖν τε αὐτο καὶ ἔφεσιν καὶ ὄρεξιν ἔχειν τῆς ὁμοιώσεως αὐτοῦ) on peut lire τε αὐτὸ avec Alexandre d’Aphrodise et Michel d’Éphèse, in Met. sur ce point S. Fazzo, Aporia e sistema. La Métaphysique et les écrits acroamatiques 17 Authenticité de la Métaphysique en général. Or, selon un commentateur récent, qui propose une analyse de la Quaestio I.1 sans tenter de déterminer ses rapports avec Métaphysique Lambda, le « pouvoir de persuasion » du texte d’Alexandre serait « presque nul[55] ». Note sur cette édition 16 Introduction (du traducteur) 17 La Métaphysique et les écrits acroamatiques 17 Authenticité de la Métaphysique en général. Pareil projet implique d'élaborer dans un même mouvement une théorie causale de grande ampleur, qui articule les différents niveaux du réel, sensible et immobile. mes travaux : Aporia e sistema, p. 18, 31-35 : « Fra dogmatismo e scetticismo »). En guise de conclusion, nous aimerions souligner ce qui semble être les cinq grands apports d’Alexandre à l’exégèse de MétaphysiqueLambda. Selon son interprétation, les moteurs se succèdent, à partir du premier, par ordre de noblesse, de sorte qu’ils ne sont ni spécifiquement identiques et différents seulement par le nombre (mode de différence qui peut caractériser uniquement les êtres matériels), ni différents les uns des autres en vertu d’une différence spécifique (puisque les êtres qui diffèrent de cette manière ne sont pas absolument simples). Nous pouvons en effet formuler l’hypothèse selon laquelle les traités majeurs s’adressaient à des lecteurs qui — comme une partie des élèves athéniens d’Alexandre — n’étaient pas parfaitement versés dans la philosophie d’Aristote ou n’adhéraient pas strictement à l’école aristotélicienne (cf. CAG 1, 685.30-687.22. Id., Mant. Si tel était en effet l’ordre voulu par Michel, il faut penser que le texte d’Alexandre, qui est un reste ou une trace de la summacapitum du commentaire alexandriste perdu, avait quant à lui pour fonction de préparer son propre commentaire, et ne devait pas s’y substituer. Alexandre utilise sans doute principalement ce passage comme un modèle d’argumentation, plutôt que comme un texte devant être suivi mot à mot. § 34 et Lambda 10 a été correctement mis en évidence par Genequand. Dynamis et Energeia chez Aristote et Plotin (partie 2), Retour au virtuel : vie et cultures numériques, Manon Garcia : On ne naît pas soumise, on le devient (partie II), Antoine Compagnon : Les Antimodernes. En effet, la seconde partie, qui s’ouvre avec la ligne 4.7, se réfère à la section suivante de Lambda 7 (1072a27 et suiv. Une analyse plus détaillée de Lambda 7 permettrait sans doute d’identifier d’autres parallèles entre les deux textes. a proposé l’interprétation suivante des lignes 4.4-7 de la Quaestio I.1, interprétation qui ne fait allusion ni au texte d’Aristote ni au De principiis : le fait « qu’Alexandre ait tenu à n’y voir [c’est-à-dire dans l’argument visant à prouver l’existence du premier moteur] qu’une “analyse” et non pas une “démonstration” au sens fort du terme […] est une concession évidente à des attaques du type de celles de Galien » contre la théorie aristotélicienne du premier moteur. Aristote affirme dans ce premier livre de la Métaphysique que chaque homme a un désir naturel de connaître, et le plaisir pris aux perceptions des sens en est une preuve. Cette objection a été reprise récemment par E. Berti dans son article, « Unmoved Mover(s) as Efficient Cause(s) in Metaph. S’agissant des effets sur le monde sublunaire de la cause première, le propos du De principiis paraît se rapprocher, dans sa dernière partie, de l’argument qui est développé dans le traité Sur laProvidence, lui aussi attribué à Alexandre (on consultera sur ce point l’édition et la traduction de M. Zonta, dans S. Fazzo, éd., Alessandro di Afrodisia : La provvidenza. Communément décrit comme le traité de théologie d’Aristote, le livre Lambda de la Métaphysique est exactement ce qu’il déclare être : une enquête générale sur les principes et les causes des substances. Victor Cousin, De la métaphysique d'Aristote. VIII, 256a13-b3. Les cieux doivent se mouvoir, puisqu’en tant que corps physiques ils sont sujets au mouvement, mais ils le font en vertu du mouvement qui ressemble le plus à l’immobilité du premier moteur, soit le mouvement circulaire. Dans la Physique même, sauf erreur de ma part, le Stagirite n’explique pas avec précision en quoi consiste le rapport entre le principe auto-moteur et le principe immobile. II.2, Berlin, Reimer, 1892, p. 164-212 (l’édition la plus récente de ce dernier texte est celle de P. Thillet, Paris, Les Belles Lettres, 1984). Alex. 1072a25 : le manuscrit le plus ancien, J (Vind. Aristote, Métaphysique, L 7, René Lefebvre, Ellipses. Metafisica d'Aristotile, volgarizzata e commentata da Ruggiero Bonghi. Cf. Ainsi, témoignant d’une circulation indépendante de ces matériaux alexandristes concernant Lambda 6-8, le ms Ven. Le premier concerne la méthodologie de l’enquête sur les principes. Noté /5: Achetez Commentaire sur le livre lambda de la métaphysique d'Aristote de Avicenne, Geoffroy, Marc, Janssens, Jules, Sebti, Meryem: ISBN: 9782711625420 sur amazon.fr, des millions de livres livrés chez vous en 1 jour Métaphysique (Aristote) — Wikipédia. La question de la nature de la cause première est, en effet, la première à être soulevée en De principiis § 3. « Ancora sulla causalità del motore immobile », Méthexis, 20 (2007), p. 7-28. L’existence et la circulation de différentes versions du traité Sur les principes et de la Quaestio I.1 constituent cependant une autre preuve de l’importance du rôle joué par Alexandre dans la réception du livre Lambda. EndNote (version X9.1 et +), Zotero, BIB C’est le signe que l’onciale devait être interprétée. Mais les passages tout juste cités de la Quaestio et du De principiis pourraient tout aussi bien être envisagés comme des résumés ou des analyses fidèles de la méthode préconisée par Aristote (cf. 1395-1405 Bouyges. Mes plus vifs remerciements vont aux éditeurs du présent numéro spécial, Martin Achard et François Renaud, qui ont révisé ponctuellement, avec patience et compétence, diverses versions de la présente étude. supra, note 14) à la place de τὸ αὐτο chez V (Ven. Or, le ms Ven. On notera au passage que l’expression « la cause première », qui est utilisée dès le § 2, n’est pas aristotélicienne. Le développement continu du Ven. = fr. Il faut toutefois considérer ici que la position d’Alexandre était déjà celle d’Aristote, et l’on voit du reste difficilement comment l’Aphrodite aurait pu prétendre démontrer, au sens strict du terme, les principes. Métaphysique lambda Résumé Dans le livre Lambda de la "Métaphysique", Aristote recherche les causes et les principes de toute substance afin de définir une science qui étudie l'être dans sa … Il s’attaque au noyau théologique de la Métaphysique du Stagirite, les chapitres 6 à 10 du livre Lambda. Pour arriver à ce résultat, Alexandre doit résoudre un difficile problème relatif au rapport entre les deux textes. • Nature de l'intelligence divine chez Aristote, sur Wikiversity Cela même si, comme me l’a fait remarquer E. Berti, Aristote utilise l’expression τὸ τί ἦν εἶναι pour décrire le premier principe en 1074a35. Quoi qu’il en soit, il conviendrait de donner une nouvelle édition et traduction des fragments d’Alexandre chez Ibn Rushd (l’étude de référence sur le sujet demeure celle, plus que centenaire, de J. Freudenthal, « Die durch Averroes erhaltenen Fragmente Alexanders zur Metaphysik des Aristoteles untersucht und übersetzt », Abh. Fonction et condition des intellectuels humanistes, William Néria : Le mythe de la caverne. En effet, la Quaestio utilise l’expression de « preuve par analyse » pour décrire la démarche de remontée vers les principes, expression qu’on ne trouve pas dans le texte arabe du De principiis ; mais le De principiis, contrairement à la Quaestio, explique les raisons de la différence entre la démonstration apodictique et l’argument qui, « par analyse », remonte aux principes. Cette conclusion faisait également partie, jusqu’à une date récente, de l’interprétation traditionnellement admise et rarement discutée d’Aristote[53]. Mais les lignes de pensée actuelles sont paradoxales. Patrice David et Sarah Samadi : La théorie de l’évolution. La preuve en est son souci de préserver la trace (indirecte soit-elle) de la discussion de difficultés textuelles qu’il trouvait chez Alexandre. Il croit que ces principes platoniciens – selon lui des universels … mon article « Aristotelismo e antideterminismo nella vita e nell’opera di Tito Aurelio Alessandro di Afrodisia », dans S. Maso, C. Natali, éd., La catena delle cause. 2.24-27) comme responsables du mouvement. De Joseph de Maistre à Roland Barthes, André Pessel : Les Versions du sujet. Lambda 7 montre le ciel et la nature subordonnés à une divinité bienheureuse, exclusivement occupée à se penser elle-même, mais … La lecture qu’on trouve chez Alexandre d’Aphrodise et Michel d’Éphèse, in Met. Je m’exprime ici prudemment, car la thèse généralement admise selon laquelle la version syriaque du texte fait partie d’un traité de Sergius, pourrait être due à une lecture hâtive de l’introduction. J’ai l’intention de commenter en détail, à l’occasion d’une nouvelle édition critique du texte, les suggestions éditoriales de Rashed, mais il m’est d’ores et déjà possible de formuler quelques observations préliminaires. Lambda (2014) Leiden : Brill , 2014 Métaphysique (2014) Paris : J. Vrin , 2014 ... 2000, 2003 Métaphysique. Sur la valeur d’une notion (ἔννοια, ou πρόληψις) partagée par la plupart des hommes, cf. La littérature au second degré, Paris, Seuil, 1982), un hypotexte est un texte dont un autre texte constitue, entre autres, la réécriture, l’interprétation et la transformation, directe ou indirecte. Un tel jugement — qui, mutatis mutandis, pourrait également s’appliquer au De principiis — paraîtra sans doute fondé aux yeux de la plupart des lecteurs modernes, qui ne sont pas disposés à admettre l’existence d’une substance non sensible, qui constituerait de surcroît le principe immobile du mouvement de l’univers. Sur ce point, de même que sur Lambda 6 en général, on consultera avec profit le commentaire d’E. Or Alexandre, bien qu’il ne parle pas explicitement de la « nécessité » du moteur, insiste sur son actualité éternelle et sans puissance (4.13-14, 25), ce qui, dans la terminologie qui est la sienne, revient à dire qu’il est nécessaire. Une comparaison du texte qu’on trouve chez Michel, in Metaph. Achat Commentaire Sur Le Livre Lambda De La Métaphysique D'aristote (Chapitres 6-10) à prix bas sur Rakuten. Rappelons que la thèse platonicienne d’un principe du mouvement automoteur est mentionnée par Aristote en Lambda 6, 1071b37-72a1 (en référence au Timée ainsi qu’au Phèdre). La résompte de 1362 (Tome I & II), Patrice Guillamaud : Autrui, la chose et la technique. En effet, tout l’argument des lignes 2.23 et suiv. Selon cette explication, si « du premier principe il ne peut pas y avoir de démonstration » (Quaestio I.1, 4.4-5), c’est parce que « la démonstration apodictique procède à partir de ce qui est antérieur et des causes », et que, par définition, les premiers principes sont ceux pour lesquels il « n’y a rien d’antérieur et il n’y a pas de cause » (De princ. Cette difficulté était sans doute prévisible, puisque les commentateurs anciens avaient en général l’habitude de citer leurs prédécesseurs de façon extrêmement partielle ou sélective, notamment lorsqu’ils avaient affaire à des difficultés d’interprétation ou à des points faisant l’objet de désaccords philosophiques. »). Essai d’ousiologie altérologique sur les essences de l’extériorité, Jean-Clet Martin : Faut-il brûler les postmodernes ? Or cette correction manuscrite remonte peut-être à une source plus ancienne, ce qui pourrait conférer encore plus de plausibilité à la correction proposée par Rashed (cf. LA METAPHYSIQUE D’ARISTOTE ARISTOTE . Cf. C’est aux enjeux et à la progression du projet métaphysique défendu par Aristote en Lambda que ce volume souhaite introduire. Dans son introduction, Genequand rapproche lui-même du reste, et ce, à plusieurs reprises, le De principiis de la Métaphysique de Théophraste. Communément décrit comme le traité de théologie d'Aristote, le livre Lambda de la Métaphysique est exactement ce LAMBDA qu'il déclare être : une enquête générale sur les principes et les causes des substances. pour l’identification de la main de Ferrari). 3.19, 4.2. Les interprètes actuels n’ont donc pas fini, dans leurs travaux, de procéder à la distinction entre la véritable pensée d’Aristote et les éléments étrangers qui s’y sont greffés en raison de l’activité exégétique d’Alexandre d’Aphrodise et de son École. P.L. Les deux textes d’Alexandre sur l’âme ont été édités par I. Bruns, dans CAG, Suppl. Rapport sur le concourt ouvert par l'académie des sciences morales et politiques suivi d'un Essai de traduction du premier livre de la Métaphysique, Paris, 1835. En outre, la traduction fait intervenir une conception de la nécessité qu’Alexandre n’avait sans doute pas l’intention d’introduire ici (la chose devient encore plus manifeste si l’on considère les versions parallèles du « Texte B » de Genequand et du texte en syriaque ; je remercie M. Zonta d’avoir procédé à une vérification de ces deux autres versions). ; sur l’usage, qui devient largement répandu, du couple formé de la matière et de la forme chez Alexandre, j’ai recueilli un premier lot de remarques dans Aporia e sistema, p. 45, n. 63 et p. 50, n. 74. En un mot donc, l’exégèse d’Alexandre sur ce point fut décisive[54]. La même observation s’applique du reste à plusieurs passages du De Anima attribué à Alexandre, où l’Aphrodite puise à ses propres commentaires, surtout à celui sur le De Anima d’Aristote, mais aussi parfois à celui sur le De sensu. I.12, où Aristote déclare notamment : « S’il était impossible de déduire le vrai à partir du faux, l’analyse serait simple » (78a6 et suiv. Finalement, l’ensemble de cette section alexandriste dans le Ven. RIS κινεῖ οὐ κινούμενα). Ibn Rushd (p. 1588.6-1589.9 Bouyges), et en propose une application différente dans sa démonstration de l’existence d’un acte pur sans matière (cf. Alexandre voulait sans doute ainsi travailler à l’élaboration d’un aristotélisme normalisé et plus cohérent, et du même coup fortifier, en regard des autres « sectes philosophiques », l’École à laquelle il appartenait (cf. Je songe à réaliser un tel travail, en collaboration avec Mauro Zonta (Università della Sapienza, Roma). Son histoire 18 Les manuscrits de la Métaphysique 23 Titre de la Métaphysique 23 Division et plan 24 Caractère … Cela implique aussi de conformer cette théorie causale à une triple exigence, à laquelle peut se ramener l’ensemble des développements du livre : garantir la primauté des principes, s’assurer de leur efficace, en déterminer des modes d’unité respectueux de l’ordre et de l’intelligibilité du monde, comme de la diversité irréductible des êtres. nos remarques sur Quaestio I.1, 4.4-7, en parallèle à De princ., § 2, et n. 43 ci-dessus. II.2, Berlin, Reimer, 1892, p. xix-xxii). Quant à la version originale en grec du commentaire d’Alexandre, le fait qu’elle n’était déjà plus disponible dans son intégralité au début du xiie siècle, explique pourquoi Michel d’Éphèse s’est appliqué à la composition d’un autre commentaire sur les livres VI-XIV, et donc sur le livre Lambda, qui correspond au livre XII. Cette caractéristique structurelle du De principiis n’est que peu apparente dans l’édition du texte arabe (« Texte A ») que propose Genequand. Questioni sulla provvidenza, Milano, Biblioteca Universale Rizzoli, 1999, p. 138-145, et plus spécialement les p. 27-31 et 54-56 de l’introduction).