L’essentiel est que M. Jules Romains en arrive à écrire ceci : « Je n’accepte la discussion qu’avec des gens qui consentent à faire l’hypothèse suivante : une France ayant sur son sol métropolitain dix millions de Noirs, dont cinq ou six millions dans la vallée de la Garonne. Le pays de race étrangère devra redevenir un pays de serfs, de journaliers agricoles ou de travailleurs industriels. ». Mannoni, fidèle à ses prémisses, vous expliquera qu’il s’agit là d’un comportement purement névrotique, d’une folie collective, d’un comportement d’amok ; que d’ailleurs, en la circonstance, il ne s’agissait pas pour les Malgaches de partir à la conquête de biens réels, mais d’une « sécurité imaginaire », ce qui implique évidemment que l’oppression dont ils se plaignent est une oppression imaginaire. Discours sur le colonialisme pdf - Reconciliation of cash book and bank statement, (Discours sur le colonialisme. Originally published as Discours sur le colonialisme by Editions Presence Africaine, COPYRIGHT: From a AN INTERVIEW WITH AIMÉ CÉSAIRE. 11-12 - Aimé Césaire. Donc, oyez : « Par ces épreuves (réservées à l’Occidental [A.C.]), on triomphe de la peur infantile de l’abandon et on acquiert liberté et autonomie, biens suprêmes et aussi fardeaux de l’Occidental. Pages. Le S. S. a bon dos. Pourquoi pas ?Et de ce qu’ont dit, de ce qu’ont vu les premiers explorateurs... Pas de ceux qui mangent aux râteliers des Compagnies ! Free shipping . Aérolithe littéraire ? Chaque jour qui passe, chaque déni de justice, chaque matraquage policier, chaque réclamation ouvrière noyée dans le sang, chaque scandale étouffé, chaque expédition punitive, chaque car de C.R.S., chaque policier et chaque milicien nous fait sentir le prix de nos vieilles sociétés. Seulement son cerveau fonctionne à la manière de certains appareils digestifs de type élémentaire. Juridisme ? Publié en 1955, le Discours sur le colonialisme fit scandale puis devint un des classiques de la littérature des nations colonisées en lutte pour leur indépendance et leur dignité. Signe que l’intrépide classe qui monta jadis à l’assaut des Bastilles a les jarrets coupés. Je veux dire pas un écrivain patenté, pas un académicien, pas un prédicateur, pas un politicien, pas un croisé du droit et de la religion, pas un « défenseur delà personne humaine ». Commentaire texte 18 : Discours sur le colonialisme, Aimé Césaire, 1950 Aimé Césaire (1903-2008), écrivain et poète martiniquais, publie en 1950 Discours sur le colonialisme, un pamphlet contre le colonialisme. J’ai beaucoup parlé d’Hitler. M. Caillois n’a jamais mangé personne ! AIMÉ CESAIRE – DISCOURS SUR LE COLONIALISME – TEXTE INTÉGRAL 1955. Le beau travail ! Le petit bourgeois ne veut plus rien entendre. Aimé Césaire: Discours sur le colonialisme [Discourse on Colonialism] ( words). Que seul l’Occident sait penser ; qu’aux limites du monde occidental commence le ténébreux royaume de la pensée primitive, laquelle, dominée par la notion de participation, incapable de logique, est le type même de la fausse pensée. Un sort particulier est fait à Mircea Eliade, pour avoir osé écrire la phrase suivante : « Devant lui, l’Européen a maintenant, non plus des indigènes, mais des interlocuteurs. Vrai ou pas vrai ? Et si on la leur donnait, ils ne sauraient qu’en faire.). En tout cas, l’Europe, maîtresse des rites. Recent Posts. Vous allez au Congo ? Regere imperio populos, voilà notre vocation. Les colonisés savent désormais qu’ils ont sur les colonialistes un avantage. », Fallait-il refuser à Saint-Arnaud le droit de faire sa profession de foi barbare : « On ravage, on brûle, on pille, on détruit les maisons et les arbres. Respectez, je ne dis pas la propriété indigène (les grandes compagnies belges pourraient prendre ça pour une pierre dans leur jardin), je ne dis pas la liberté des indigènes (les colons belges pourraient y voir propos subversifs), je ne dis pas la patrie congolaise (le gouvernement belge risquant de prendre fort mal la chose), je dis : Vous allez au Congo, respectez la philosophie bantoue ! Vos manuels numériques enrichis, disponibles sans connexion internet et sur toutes les plateformes. Autrement dit, obtenez qu’en tête de la hiérarchie des forces vitales bantoues, prenne place le Blanc, et le Belge singulièrement, et plus singulièrement encore Albert ou Léopold, et le tour est joué. Elle a le mérite d’être simple. Le magnanime César, en écrasant les Gaules, ne fît qu’ouvrir la route aux Germains. puisque, note le R. P. Tempels, avec une évidente satisfaction, « les Bantous nous ont considérés, nous les Blancs, et ce, dès le premier contact, de leur point de vue possible, celui de leur philosophie bantoue » et « nous ont intégrés, dans leur hiérarchie des êtres-forces, à un échelon fort élevé ». Moi, je parle de sociétés vidées d’elles-mêmes, de cultures piétinées, d’institutions minées, de terres confisquées, de religions assassinées, de magnificences artistiques anéanties, d’extraordinaires possibilités supprimées. Bon dos Junger et les autres. Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2003 (généré le 04 février 2021). English]. Download PDF. Bidault avec son air d’hostie conchiée - l’anthropophagie papelarde et Sainte-Nitouche ; Teitgen, fils grabeleur en diable, l’Aliboron du décervelage - l’anthropophagie des Pandectes ; Moutet, l’anthropophagie maquignarde, la baguenaude ronflante et du beurre sur la tête ; Coste-Floret, l’anthropophagie faite ours mal léché et les pieds dans le plat. En 1950, Aimé Césaire fait paraitre un essai qui s’intitule Discours sur le colonialisme. Or donc, M. Caillois à qui mission a été donnée de toute éternité d’enseigner à un siècle lâche et débraillé la rigueur de la pensée et la tenue du style, M. Caillois donc vient d’éprouver une grande colère. [3] Cari Siger, Essai sur la Colonisation, Paris, 1907. En ce cas d’ailleurs, ils ne seraient pas une gêne, mais un avantage pour les dolicho-blonds... Il ne faut pas oublier que [l’esclavage] n’a rien de plus anormal que la domestication du cheval ou du bœuf. La candeur de Léon Bloy s’indignait jadis que des escrocs, des parjures, des faussaires, des voleurs, des proxénètes fussent chargés de « porter aux Indes l’exemple des vertus chrétiennes ». Fallait-il empêcher le maréchal Bugeaud de systématiser tout cela dans une théorie audacieuse et de se revendiquer des grands ancêtres : Allons donc ! Free shipping . Ce n’est pas que je surestime a quelque degré que ce soit la valeur intrinsèque de sa « philosophie » (on aura pu juger du sérieux d’une pensée qui, tout en se revendiquant de l’esprit de rigueur, sacrifie si complaisamment aux préjugés et barbote avec une telle volupté dans le lieu commun), mais elle méritait d’être signalée, parce que significative. La vérité est que, dans cette politique, la perte de l’Europe elle-même est inscrite, et, que l’Europe, si elle n’y prend garde, périra du vide qu’elle a fait autour d’elle. L’idée du nègre barbare est une invention européenne. L’heure américaine. La nature a fait une race d’ouvriers, c’est la race chinoise, d’une dextérité de main merveilleuse sans presque aucun sentiment d’honneur ; gouvernez-la avec justice, en prélevant d’elle, pour le bienfait d’un tel gouvernement, un ample douaire au profit de la race conquérante, elle sera satisfaite ; une race de travailleurs de la terre, c’est le nègre ; soyez pour lui bon et humain, et tout sera dans l’ordre ; une race de maîtres et de soldats, c’est la race européenne. « Aide aux pays déshérités », dit Truman. Et puis de Frobénius ! Ils prenaient les Blancs pour des dieux et attendaient d’eux tout ce qu’on attend de la divinité ! Mais descendons encore d’un degré. En sorte que, si l’Europe occidentale ne prend d’elle-même, en Afrique, en Océanie, à Madagascar, c’est-à-dire aux portes de l’Afrique du Sud, aux Antilles, c’est-à-dire aux portes de l’Amérique, l’initiative d’une politique des nationalités, l’initiative d’une politique nouvelle fondée sur le respect des peuples et des cultures ; que dis-je ? Elle a sapé les civilisations, détruit les patries, ruiné les nationalités, extirpé « la racine de diversité ». Au départ, ça peut paraître un peu pénible, mais à l’arrivée, vous verrez, vous retrouverez tous vos bagages. et l’impôt ? Et il n’a garde d’en être gêné. A M. Gourou exactement. Quand l’empire romain, en grandissant, entreprit de conquérir et de détruire ces corps de nations, les sophistes éblouis crurent voir, au bout de ce chemin, l’humanité triomphante dans Rome. His works include the book-length poem Cahier d'un retour au pays natal (1939), Une Tempête, a response to Shakespeare's play The Tempest, and Discours sur le colonialisme (Discourse on Colonialism), an essay describing the strife between the colonizers and the colonized. M. Caillois n’identifie pas autrement l’ennemi. En attendant, je regarde et je vois, partout où il y a, face à face, colonisateurs et colonisés, la force, la brutalité, la cruauté, le sadisme, le heurt et, en parodie de la formation culturelle, la fabrication hâtive de quelques milliers de fonctionnaires subalternes, de boys, d’artisans, d’employés de commerce et d’interprètes nécessaires à la bonne marche des affaires. Et le filtre ne laisse passer que ce qui peut alimenter la couenne de la bonne conscience bourgeoise. Chut ! Ma seule consolation est que les colonisations passent, que les nations ne sommeillent qu’un temps et que les peuples demeurent. Rasprava o kolonijalizmu djelo je francuskog književnika i političara Aimé Césairea. Je veux dire dont on ne réchappe pas tout à fait indemne. Ce frisson d’aise qui vous revigorait les somnolences ! Car enfin, il faut en prendre son parti et se dire, une fois pour toutes, que la bourgeoisie est condamnée à être chaque jour plus hargneuse, plus ouvertement féroce, plus dénuée de pudeur, plus sommairement barbare ; que c’est une loi implacable que toute classe décadente se voit transformée en réceptacle où affluent toutes les eaux sales de l’histoire ; que c’est une loi universelle que toute classe, avant de disparaître, doit préalablement se déshonorer complètement, omni latéralement, et que c’est la tête enfouie sous le fumier que les sociétés moribondes poussent leur chant du cygne. Ils savent que leurs « maîtres » provisoires mentent. Après la supériorité scientifique et la supériorité morale, la supériorité religieuse. [4] Pas mauvais diable au fond, come la suite l’a prouvé, mais déchaîné ce jour-là. »C’est ce rapport hiérarchique que l’auteur de l’article, un certain M. Piron, reproche à l’ethnographie de détruire. Il se trouva que ces nationalités étaient autant de boulevards qui protégeaient Rome elle-même... Lors donc que Rome, dans cette prétendue marche triomphale vers la civilisation unique, eut détruit, l’une après l’autre, Carthage, l’Egypte, la Grèce, la Judée, la Perse, la Dacie, les Gaules, il arriva qu’elle avait dévoré elle-même les digues qui la protégeaient contre l’océan humain sous lequel elle devait périr. Variante du décor, mais c’est bien du même monde, c’est bien du même homme qu’il s’agit, dur, inflexible, sans scrupules amateur, comme pas un, « de la viande d’autrui ». Pas une goutte de sang ne sera perdue ! » C’est du Baudelaire, et Hitler n’était pas né ! » Et on attend, et on espère ; et on se tait à soi-même la vérité, que c’est une barbarie, mais la barbarie suprême, celle qui couronne, celle qui résume la quotidienneté des barbaries ; que c’est du nazisme, oui, mais qu’avant d’en être la victime, on en a été le complice ; que ce nazisme-là, on l’a supporté avant de le subir, on l’a absous, on a fermé l’œil là-dessus, on l’a légitimé, parce que, jusque-là, il ne s’était appliqué qu’à des peuples non européens ; que ce nazisme-là, on l’a cultivé, on en est responsable, et qu’il sourd, qu’il perce, qu’il goutte, avant de l’engloutir dans ses eaux rougies, de toutes les fissures de la civilisation occidentale et chrétienne. Et cet argent sanglant qui s’amasse dans vos coffres, messieurs ? Qui parle ? Quant au gouvernement, de quoi se plaindrait-il ? L’homme du peuple est presque toujours, chez nous, un noble déclassé, sa lourde main est bien mieux faite pour manier l’épée que l’outil servile. On est impardonnable de ne pas se souvenir de M. Massis, lequel, vers 1927, se croisa pour la défense de l’Occident. Nourriture ! Agrémentée d’existentialisme, les résultats sont étonnants : les lieux communs les plus éculés vous sont ressemelés et remis à neuf ; les préjugés les plus absurdes, expliqués et légitimés ; et magiquement les vessies vous deviennent des lanternes. en petit nombre - vers l’Amérique, et s’accoutument à voir en elle une possible libératrice. Et pourtant, par la bouche des Sarraut et des Barde, des Muller et des Renan, par la bouche de tous ceux qui jugeaient et jugent licite d’appliquer aux peuples extra-européens, et au bénéfice de nations plus fortes et mieux équipées, « une sorte d’expropriation pour cause d’utilité publique », c’était déjà Hitler qui parlait ! Peut-être la science commandera-t-elle un jour de débarrasser la route de l’humanité de ces poids lourds, de ces impedimenta, que constituent des cultures arriérées et des peuples attardés, mais nous sommes assurés qu’à l’instant fatal la conscience de M. Caillois, qui, de bonne conscience, se mue aussitôt en belle conscience, arrêtera le bras meurtrier et prononcera le Salvus sis. D sob ir (La d sob issance civile) suivi du Discours de la servitude volontaire. Je parle de millions d’hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d’infériorité, le tremblement, l’agenouillement, le désespoir, le larbinisme. Commentaire texte 18 : Discours sur le colonialisme, Aimé Césaire, 1950 Aimé Césaire (1903-2008), écrivain et poète martiniquais, publie en 1950 Discours sur le colonialisme, un pamphlet contre le colonialisme. J’ai relevé dans l’histoire des expéditions coloniales quelques traits que j’ai cités ailleurs tout à loisir. Césaire makes at least two heterodox moves: the first by linking fascism in the West and colonialism through the concept of « La régénération des races inférieures ou abâtardies par les races supérieures est dans l’ordre providentiel de l’humanité. On peut tuer en Indochine, torturer à Madagascar, emprisonner en Afrique Noire, sévir aux Antilles. Ces Bantous sont de purs esprits, vous dis-je : « Ce qu’ils désirent avant tout et par-dessus tout, ce n’est pas l’amélioration de leur situation économique ou matérielle, mais bien la reconnaissance par le Blanc et son respect, pour leur dignité d’homme, pour leur pleine valeur humaine. Par ailleurs, jugeant l’action colonisatrice, j’ai ajouté que l’Europe a fait fort bon ménage avec tous les féodaux indigènes qui acceptaient de servir ; ourdi avec eux une vicieuse complicité ; rendu leur tyrannie plus effective et plus efficace, et que son action n’a tendu à rien de moins qu’à artificiellement prolonger la survie des passés locaux dans ce qu’ils avaient de plus pernicieux. Rien ne manquera, pas même le célèbre fardeau de l’homme blanc. Des empires soudanais ? Les routes ! ». --Publication info: Paris : Présence africaine, 1973. Pour ce qui est de M. Mannoni, ses considérations sur l’âme malgache et son livre méritent que de lui on fasse grand cas. Et dans cet ordre d’idées, je cite, à titre d’exemples (pris à dessein dans des disciplines très différentes) : Mais n’allons pas trop vite. On vous la prend, on vous l’habille, on vous l’emberlificote. Lycée - Offres Manuels Numériques Premium. Pour M. Caillois, le véritable Lévy-Bruhl ne peut être que le Lévy- Bruhl où le primitif extravague. J’ai dit qu’il y a des vues juste dans le livre de M. Gourou : « Le milieu tropical et les sociétés indigènes, écrit-il, dressant le bilan de la colonisation, ont souffert de l’introduction de techniques mal adaptées, des corvées, du portage, du travail forcé, de l’esclavage, de la transplantation des travailleurs d’une région dans une autre, de changements subits du milieu biologique, de conditions spéciales nouvelles et moins favorables. Et ces martyrs ? et c’était plaisir de voir ces gerbes de balles, si facilement dirigeables, s’abattre sur eux deux fois par minute, au commandement d’une manière méthodique et sûre... On en voyait d’absolument fous, qui se relevaient pris d’un vertige de courir... Ils faisaient un zig-zag et tout de travers cette course de la mort, se retroussant jusqu’aux reins d’une manière comique... et puis on s’amusait à compter les morts, etc. Et alors, un beau jour, la bourgeoisie est réveillée par un formidable choc en retour : les gestapos s’affairent, les prisons s’emplissent, les tortionnaires inventent, raffinent, discutent autour des chevalets. Que si vous trouvez que le traitement appliqué à la névrose malgache a été un peu rude, M. Mannoni, qui a réponse à tout, vous prouvera que les fameuses brutalités dont on parle ont été très largement exagérées, que nous sommes là en pleine fiction... névrotique, que les tortures étaient des tortures imaginaires appliquées par des « bourreaux imaginaires ». Si toutefois la société future s’organise sur une base dualiste, avec une classe dolichoblonde dirigeante et une classe de race inférieure confinée dans la main-d’œuvre la plus grossière, il est possible que ce dernier rôle incombe à des éléments jaunes et noirs. Cela étant admis, et presque tous les savants occidentaux s’étant délibérément fixé pour but de ravir l’Egypte à l’Afrique, quitte à ne plus pouvoir l’expliquer, il y avait plusieurs moyens d’y parvenir : la méthode Gustave Le Bon, affirmation brutale, effrontée :« Les Egyptiens sont des Chamites, c’est-à-dire des Blancs comme les Lydiens, les Gétules, les Maures, les Numides, les Berbères » ; la méthode Maspero qui consiste à rattacher, contre toute vraisemblance, la langue égyptienne aux langues sémitiques, plus spécialement au type hébraeo-araméen, d’où suit la conclusion, que les Egyptiens ne pouvaient être à l’origine que des Sémites ; la méthode Weigall, géographique celle-là, selon laquelle la civilisation égyptienne n’a pu naître que dans la Basse-Egypte et que de là elle serait passée à la Haute-Egypte, en remontant le fleuve... attendu qu’elle ne pouvait le descendre (sic). », Convenait-il de refuser la parole au comte d’Herisson : « Il est vrai que nous rapportons un plein barils d’oreilles récoltées, paire à paire, sur les prisonniers, amis ou ennemis. Discourse on colonialism / Aimé Césaire; translated by Joan Pinkham. En somme, le métissage, voilà l’ennemi. Et, si en veut des témoignages, de telle scène d’hystérie anthropophagique à laquelle il m’a été donné d’assister à l’Assemblée Nationale française. L’Histoire. Moi, je parle d’économies naturelles, d’économies harmonieuses et viables, d’économies à la mesure de l’homme indigène désorganisées, de cultures vivrières détruites, de sous-alimentation installée, de développement agricole orienté selon le seul bénéfice des métropoles, de rafles de produits, de rafles de matières premières. Et cela, voyez-vous, n’a rien de l’exception. Bouche cousue ! Site développé avec WordPress, logiciel open source. Mais des d’Elbée, des Marchais, des Pigafetta ! On avait fait des feux de salve-deux ! » Cela sonne net, hautain, brutal, et nous installe en pleine sauvagerie hurlante. Les moralistes n’y peuvent rien. le racisme européen aux colonies nous a aguerris ! Ce texte s'inscrit dans la lignée des textes majeurs de la littérature anticoloniale. Discours sur le colonialisme by Aimé Césaire, 1955, Pre sence Africaine edition, in French / français - 5e ed. Ils assiégeaient le Haut- Commissariat, assurant que, si on leur accordait le sang de quelques innocents, « tout le monde serait satisfait ». le racisme de ces messieurs ne me vexe pas. Discourse on colonialism / Aimé Césaire; translated by Joan Pinkham. Five years earlier, in 1945, black people from around the Encore une fois, rassurez- vous ! Cette obligation est incompréhensible pour le Malgache. Tant de sociétés, tant de langues éteintes, de cités, de droits, de foyers anéantis, firent le vide autour de Rome, et là où les barbares n’arrivaient pas, la barbarie naissait d’elle-même. Faites fonctionner l’oublioir ! Cette filiation, M .Yves Florenne la connaît. Chacune des lignes de ce pamphlet fait éclater avec force que l'oppression et la haine, le racisme et le fascisme non seulement demeurent mais croissent avec une vigueur nouvelle. Le Discours sur le colonialisme est un pamphlet [1] anticolonialiste d’Aimé Césaire. Que devient la Banque d’Indochine dans tout cela ? Donc, camarade, te seront ennemis - de manière haute, lucide et conséquente - non seulement gouverneurs sadiques et préfets tortionnaires, non seulement colons flagellants et banquiers goulus, non seulement macrotteurs politiciens lèche-chèques et magistrats aux ordres, mais pareillement et au même titre, journalistes fielleux, académiciens goîtreux endollardés de sottises, ethnographes métaphysiciens et dogonneux, théologiens farfelus et belges, intellectuels jaspineux, sortis tout puants de la cuisse de Nietzsche ou chutés calenders-fils-de-Roi d’on ne sait quelle Pléiade, les paternalistes, les embrasseurs, les corrupteurs, les donneurs de tapes dans le dos, les amateurs d’exotisme, les diviseurs, les sociologues agrariens, les endormeurs, les mystificateurs, les haveurs, les matagraboliseurs, et d’une manière générale, tous ceux qui, jouant leur rôle dans la sordide division du travail pour la défense de la société occidentale et bourgeoise, tentant de manière diverse et par diversion infâme de désagréger les forces du Progrès - quitte à nier la possibilité même du Progrès – tous suppôts du capitalisme, tous tenants déclarés ou honteux du colonialisme pillard, tous responsables, tous haïssables, tous négriers, tous redevables désormais de l’agressivité révolutionnaire. La vérité est que j’ai dit toute autre chose : savoir que le grand drame historique de l’Afrique a moins été sa mise en contact trop tardive avec le reste du monde, que la manière dont ce contact a été opéré ; que c’est au moment où l’Europe est tombée entre les mains des financiers et des capitaines d’industrie les plus dénués de scrupules que l’Europe s’est « propagée » ; que notre malchance a voulu que ce soit cette Europe-là que nous ayons rencontrée sur notre route et que l’Europe est comptable devant la communauté humaine du plus haut tas de cadavres de l’histoire. J’ai honte à le dire : c’est l’humaniste occidental, le philosophe « idéaliste ». Reason. Nous ne sommes pas les hommes du « ou ceci ou cela ». Moi aussi, je parle d’abus, mais pour dire qu’aux anciens - très réels - on en a superposé d’autres - très détestables. In some cases they will be expanded into longer entries as the Literary Encyclopedia evolves. Visionnez un reportage sur le Congo-Océan et la mise en accusation de la France pour crime contre l’humanité. Que l’Occident a inventé la science. Et qui s’indigne d’entendre un certain R.P. Qu’il s’appelle Renan, c’est un hasard. Cette utilité serait-elle la seule, elle est immense. Je vois bien ce que la colonisation a détruit : les admirables civilisations indiennes et que ni Deterding, ni Royal Dutch, ni Standard Oil ne me consoleront jamais des Aztèques ni des lncas. » Au second, de s’attaquer au faux évolutionnisme », en ce qu’il tente de supprimer la diversité des cultures, en le considérant comme des stades d’un développement unique qui, partant d’un même point, doit les faire converger vers le même but ». Il ne m’indigne pas. Plus de digue. On obtiendra cette merveille : le Dieu bantou sera garant de l’ordre colonialiste belge et sera sacrilège tout Bantou qui osera y porter la main. Discours sur le Colonialisme en 1950 - extraits choisis tirés de éd. L’Asie, mère des dieux peut-être. Qu’on le veuille ou non : au bout du cul-de-sac Europe, je veux dire l’Europe d’Adenauer, de Schuman, Bidault et quelques autres, il y a Hitler. On me lance à la tête des faits, des statistiques, des kilométrages de routes, de canaux, de chemins de fer. Avouez que c’est à bon compte ! [6] II est clair qu’ici on s’en prend non pas à la philosophie bantoue, mais à l’utilisation que certains, dans un but politique, entreprennent d’en faire. Plutôt que de travailler, il choisit de se battre, c’est-à-dire qu’il revient à son premier état. Je n’exagère rien. Commentaire Discours de Bayeux cas - Mais le racisme américain ? Pensez donc ! J’en prends seulement connaissance. Non, je le répète. C’est un pamphlet dans lequel l’auteur dénonce le colonialis classe bourgeoise ainsi … A cette idée : que nul ne colonise innocemment, que nul non plus ne colonise impunément ; qu’une nation qui colonise, qu’une civilisation qui justifie la colonisation - donc la force - est déjà une civilisation malade, une civilisation moralement atteinte, qui, irrésistiblement, de conséquence en conséquence, de reniement en reniement, appelle son Hitler, je veux dire son châtiment. La voici : « On demande pourquoi la barbarie a débouché d’un seul coup dans la civilisation antique. On pense bien qu’ainsi lancé, M. Caillois ne s’arrête pas en si beau chemin. ». Auparavant, bien entendu, il aura fallu débroussailler la route des commentaires occultistes et métaphysiques qui l’offusquent ; redonner son importance à telles strophes négligées - celle, par exemple, entre toutes, étrange de la mine de poux où on n’acceptera de voir ni plus ni moins que la dénonciation du pouvoir maléfique de l’or et de la thésaurisation ; restituer sa vraie place à l’admirable épisode de l’omnibus, et consentir à y trouver très platement ce qui y est, savoir la peinture à peine allégorique d’une société où les privilégiés, confortablement assis, refusent de se serrer pour faire place au nouvel arrivant, et - soit dit en passant - qui recueille l’enfant durement rejeté ? Editions PRÉSENCE AFRICAINE, 1955Tous droits réservés, [1] Le Discours sur le colonialisme … d’Aimé Césaire publié pour la première fois par Réclame, maison d’édition liée au Parti communiste français, le 7 juin 1950, avec une préface de Jacques Duclos. Elles ne justifient aucunement une inégalité de droits en faveur des peuples dits supérieurs, comme le voudrait le racisme. Les psychologues, sociologues, etc., leurs vues sur le « primitivisme », leurs investigations dirigées, leurs généralisations intéressées, leurs spéculations tendancieuses, leur insistance sur le caractère en marge, le caractère, Full text of "D iscours sur le colonialisme", AAARGH - Site créé en 1996 par une équipe internationale. Pour ce qui est de M. Donc, ne supportent pas plus que nous une contradiction formelle Caillois entre en campagne. C’étaient des sociétés communautaires, jamais de tous pour quelques-uns. Fort bien, c’est son droit. Pour nous, le problème n’est pas d’une utopique et stérile tentative de réduplication, mais d’un dépassement. Discours sur le colonialisme pdf - Reconciliation of cash book and bank statement, (Discours sur le colonialisme. À preuve qu’à l’heure actuelle, ce sont les indigènes d’Afrique ou d’Asie qui réclament des écoles et que c’est l’Europe colonisatrice qui en refuse ; que c’est l’homme africain qui demande des ports et des routes, que c’est l’Europe colonisatrice qui, à ce sujet, lésine ; que c’est le colonisé qui veut aller de l’avant, que c’est le colonisateur qui retient en arrière. Que l’on pille, que l’on torture au Congo, que le colonisateur belge fasse main basse sur toute richesse, qu’il tue toute liberté, qu’il opprime toute fierté - qu’il aille en paix, le révérend Père Tempels y consent. Que ce soit tiré d’un livre intitulé : La Réforme intellectuelle et morale, qu’il ait été écrit en France, au lendemain d’une guerre que la France avait voulu du droit contre la force, cela en dit long sur les mœurs bourgeoises. » ». Revenons plutôt en arrière. Que cela soit possible, l’Union Soviétique nous en donne quelques exemples... Mais revenons à M. Jules Romains.On ne peut pas dire que le petit bourgeois n’a rien lu. Le Malgache, jamais ! Dec. 30, 2020. Cela se produira même probablement d’une manière inévitable si la solution simpliste n’intervient pas : une seule race supérieure, nivelée par sélection. Gobineau disait : « Il n’est d’histoire que blanche ». Moi, je parle de milliers d’hommes sacrifiés au Congo-Océan. Je fais l’apologie systématique des sociétés détruites par l’impérialisme. Discours sur le colonialisme … Cela dit, il paraît que, dans certains milieux, l’on a feint de découvrir en moi un « ennemi de l’Europe » et un prophète du retour au passé anté - européen. Mais, attention ! Comme ce n’est pas notre droit de nous en indigner. Report "Aime Cesaire - Discours Sur Le Colonialisme" Please fill this form, we will try to respond as soon as possible. parlons-en des nègres ! Responsabilité accrue ? Violence, démesure, gaspillage, mercantilisme, bluff, grégarisme, la bêtise, la vulgarité, le désordre. Au bout de l’humanisme formel et du renoncement philosophique, il y a Hitler. Mais descendons d’un degré. Et, en effet, voici, sur le plateau du journal Le Monde, bien sagement rangées, ses petites offres de service. La bourgeoisie, en tant que classe, est condamnée, qu’on le veuille ou non, à prendre en charge toute la barbarie de l’histoire, les tortures du Moyen-Age comme l’inquisition, la raison d’état comme le bellicisme, le racisme comme l’esclavagisme, bref, tout ce contre quoi elle a protesté et en termes inoubliables, du temps que, classe à l’attaque, elle incarnait le progrès humain. Aimé Césaire vu par Daniel Maximin. Cheikh Anta Diop : Nations nègres et Culture, collection « Présence Africaine », 1955. » Voilà où en est arrivée la bourgeoisie française, cinq ans après la défaite de Hitler ! Discours sur le colonialisme est un essai anticolonialiste écrit par Aimé Césaire et publié en 1950. Ce sont les meneurs blancs qui leur fourrent ça dans la tête. Je le constate, et c’est tout. Salaires décents ! De Gourou, son livre: Et nous lisons ensemble: Vous allez au Congo? On a cru n’abattre que des Indiens, ou des Hindous, ou des Océaniens, ou des Africains.